1123
Statuette
UM.ETHN.02960
Nouvelle-Zélande

Personnage portant un enfant, en bois clair, asexué. Tête Maorie classique, haute à sommet très convexe. Yeux peu marqués dans les orbites profondément creusées. Nez droit et étroit. Oreilles finement découpées. La bouche n'est pas sculptée mais seulement évoquée par un motif de tatouage. La face est ornée, sur toute sa surface, de motifs gravés de tatouage traditionnel Maori. Ces courbes, spirales, ou autres lignes brisées épousent délicatement ce visage, comme autant de volutes qui témoignent du savoir-faire et du raffinement esthétique des artistes Maoris. Le reste du corps suit une structure fermée et verticale annoncée par le cou, de même largeur que le tronc. Les épaules sont placées vers l'avant du buste. Les bras extrêmement fins sont repliés et ne respectent pas les proportions anatomiques. Tout comme ces mains à peine ébauchées qui tiennent un personnage réduit (enfant ') semblant être dans l'ensemble, la réplique miniature de la figure principale (à l'exception des mains croisées sur le thorax, de l'absence de tatouage, du rendu plus évident de la bouche et de la liaison des pieds). Dans la partie inférieure de la sculpture principale, les jambes sont larges et presque droites. De face, une fine arête saillante figure chaque genou alors que de dos, une légère dépression en indique la position. Les fesses sont proéminentes et arrondies. La cuisse et la fesse gauches sont également décorées de motifs (tatouage) en spirale. Enfin, les pieds, sont sculptées grossièrement et irrégulièrement. Plusieurs perforations (d'un diamètre d'environ 2 mm) parcourent l'objet en de nombreux endroits. Si l'hypothèse d'une attaque d'insectes xylophages reste la plus probable, la régularité et la faible profondeur de certains trous peuvent nous orienter vers des perforations volontaires.

Le thème représenté ici, nous renvoie, au premier abord, à celui de la « maternité » dans lequel la mère tient son enfant dans ses bras. Pourtant, cette attitude reste assez isolée et rare dans la statuaire Maorie. A. Lavondès y voit dès lors, une figure « d'inspiration missionnaire » (Op. Cit.) ayant peut-être fait l'objet d'une commande mêlant néanmoins des éléments traditionnels comme le tatouage. La pratique du tatouage, qui consiste à insérer une substance colorée sous la peau grâce à un instrument (En 1840, un instrument à tatouer de Nouvelle-Zélande figurait dans la collection Bérard de la Faculté des Sciences) pointu (os, bambou, etc.) afin d'obtenir des motifs décoratifs variés, est répandue dans toute l'Océanie. Ornement corporel et identificatoire, le tatouage fut l'objet de nombreuses observations dès le XVIIIe siècle. Durant le voyage de la Coquille, Duperrey s'interroge sur la signification que revêtent ces signes : « Cependant, le soin et la fidélité que les divers insulaires apportent à reproduire ces dessins doivent nous porter à penser que des motifs qui nous sont inconnus, ou des idées dont la tradition s'est effacée, y attachaient un sens » (DUPERREY L.I., Voyage autour du monde exécuté par ordre du Roi sur la corvette de Sa Maj. la Coquille, pendant les années 1822, 1823, 1824 et 1825, Paris, 1826-1830, Zoologie (LESSON)) .