Iconographie scientifique
L’iconographie scientifique regroupe l’ensemble des planches pédagogiques et des dessins scientifiques acquis ou réalisés depuis le début du XIXe siècle.
La collection de planches pédagogiques est riche de plusieurs dizaines d’illustrations liées aux enseignements scientifiques et médicaux tels que l’anatomie, la paléontologie, la géologie et la botanique. Certaines de ces illustrations ont été achetées à de grands fabricants de matériel pédagogique comme Deyrolle et Auzoux. D’autres ont été réalisées par des artistes à la demande de certains professeurs et parfois par les professeurs eux-mêmes. Ces planches pédagogiques faisaient partie des supports de cours à la disposition des professeurs pour leurs leçons.
Les illustrations scientifiques sont réalisées pour mettre en valeur le caractère essentiel d’un échantillon ou d’un objet dans le cadre d’une étude spécifique. Savoir réaliser un croquis en respectant les proportions, les ombres et les couleurs faisait partie intégrante de l’apprentissage, en particulier en sciences naturelles. Réalisées d’après nature sur le terrain ou à partir des collections conservées à l’université, ces illustrations sont l’un des témoins des enseignements et des recherches menées au sein de l’Université de Montpellier depuis plus de 200 ans.
Les vélins de Node-Véran (1809-1851)
Parmi les fonds emblématiques de l’université figure la collection dite des vélins de Node-Véran. Cet ensemble de près de mille planches, réalisées pour les deux tiers sur du véritable parchemin et sur du papier vélin pour le reste, est exceptionnel tant par son excellent état de conservation, avec des couleurs d'une fraîcheur admirable, que par son intérêt scientifique. Certaines planches (ou certains spécimens ayant servi de modèle) sont en effet des "types nomenclaturaux", échantillons référents des noms d'espèces décrites nouvellement.
L’histoire de cette collection est liée à l’arrivée à Montpellier d’Augustin-Pyramus de Candolle (1778-1841), en 1808, alors qu’il prend la tête de la chaire de botanique de la faculté de médecine et endosse à ce titre également la responsabilité du jardin des plantes. Souhaitant réaliser une luxueuse publication à la gloire de ce jardin, il forme à l'illustration scientifique, sur ses propres deniers, un jeune maître d’écriture, Toussaint-François Node-Véran (1773-1852). Celui-ci réalise vraisemblablement ses premières planches dès 1809, mais il n'est officiellement recruté par la faculté de médecine qu'en 1811, puis à partir de 1839 par la faculté des sciences. Il travaille sur cette collection quasiment jusqu’à la fin de sa vie.
L’ensemble de la collection est aujourd'hui classé au titre des monuments historiques (2012). La campagne photographique dont elle a fait l'objet en juillet 2020 a été financée par la Fondation Université de Montpellier, grâce à une action de mécénat en lien avec les collections de l'herbier auquel les vélins sont rattachés. Le parti pris retenu pour cette campagne a été de ne gommer ni les défauts de planéité dus au matériau, ni les différences de parallélisme des planches, ni les atteintes portées aux planches dans les temps passés. Vous trouverez ainsi des planches recoupées, parfois partiellement, et/ou pliées. Les photographies mises en ligne ont été volontairement réduites.
Iconographie des champignons de Montpellier de Delile
En 1969, le Professeur Motte a remis au conservateur des herbiers de Montpellier, M. Granel de Solignac, l’Iconographie des champignons de Montpellier d’Alire Raffeneau Delile jusqu'alors en dépôt dans son laboratoire. Cette collection comporte 7 tomes comprenant planches, croquis et feuillets manuscrits constitués en quelques 334 dossiers classés par espèce de champignons.
Un travail important d'études a été mené ces dernières années sur ce fonds, ainsi que sur l'ouvrage contemporain des Champignons de M.F. Dunal et les planches de mycologie de Node-Véran, notamment à l'initiative de Pierre-Arthur Moreau (faculté de pharmacie, Université de Lilles), en lien avec le SPH et certains chercheurs du CEFE CNRS. Depuis, une partie du fonds a été numérisée et informatisée. La mise en ligne de cette collection est à venir sur ce site, mais vous pouvez d’ores et déjà consulter une partie de cet ensemble inédit sur le site du MNHN.