La collection de référence de lames de pollen de l’Institut des Sciences de l'Évolution (ISEM, UM2) est certainement l’une des plus importantes au monde.
Nature de la collection et nombre d’échantillons
La collection de lames de pollen de l’ISEM se présente sous forme de préparations entre lames et lamelles pour être observées au microscopique. Les grains de pollen et les spores de diverses espèces de plantes à fleurs, conifères ou fougères sont conservés et stockées dans des boîtes spéciales. Véritable outil de référence et de comparaison, l’ensemble de la collection est constituée à ce jour de près de 50 000 lames de grains de pollen d'angiospermes, 2 400 lames de grains de pollen de gymnospermes et 2 000 lames de spores de ptéridophytes. La collection de pollen d’angiospermes est particulièrement riche en spécimens du monde tropical d’Afrique (Madagascar) et d’Asie (Inde, Tibet). Plusieurs familles y sont représentées (Hamamelidacées, Célastracées, Icacinacées, Aquifoliacées, Loranthacées, Palmacées, Mimosacées, Menispermacées, Dipterocarpacées, etc.).
Histoire
La collection de lames de pollen de référence de l’ISEM a débuté en 1945 lors de la fondation du laboratoire de palynologie par Madeleine Van Campo, au Muséum national d’Histoire naturelle. Celui-ci déménage à Montpellier en 1967.
Depuis, la collection ne cesse de s’enrichir de nouveaux échantillons, prélevés directement sur les plantes lors de missions, provenant de prélèvements en herbier, ou encore obtenus par échange avec d’autres laboratoires ou herbiers, français et étrangers.
État d’avancement de l’inventaire
Une base de données, établie à partir du fichier de référence des lames et des photos de pollen, est accessible sur le site web suivant : http://www.palyno.org/Pollen. Ce site est continuellement alimenté par de nouvelles photographies de grains de pollen.
Recherche et valorisation
La collection de lames de pollen de l’ISEM sert la recherche dans les domaines de la palynologie, la systématique, l’archéologie, la médecine, l’agronomie, la mélissopalynologie, la paléoécologie et la paléoclimatologie.
L’intérêt du pollen réside en particulier dans la résistance de leur couche externe, l’exine : la résistance de cette structure permet une conservation de l’enveloppe externe sur de longues durées quelles que soient les conditions. Les formes et structures du pollen et des spores étant très variables d’une espèce à l’autre, on peut, à partir de l’étude d’un échantillon de pollen (et/ou de spores) remonter jusqu’au genre ou dans certains cas à l'espèce correspondante.
Grâce à des collections de référence telles que celles conservées à l’ISEM, un chercheur peut identifier les taxons présents dans un échantillon de grains de pollen et/ou de spores provenant d’un relevé de terrain, d’un échantillon de miel, retrouvé sur des habits ou dans des plats anciens. Complétée par d’autres bio-indicateurs, la palynologie permet également de reconstituer des environnements et des paysages très anciens, les pollens pouvant être retrouvés intacts des milliers d’années après leur émission. De plus, des collections très spécifiques, telles celles du Groenland, de l'Asie, de l'Afrique, de la Chine, de la Martinique, etc. ont pu être constituées et ont servi de base à l’élaboration d’atlas polliniques indispensables aux analystes.