Aujourd'hui, la collection d’astronomie de l’Université de Montpellier comprend environ 200 objets dont les plus anciens sont issus de la société royale des sciences de Montpellier. Au XVIIIe siècle, cette assemblée d'éminents savants sudistes se réunit pour discuter des avancées scientifiques de leur siècle. Elle se réunit parfois dans la tour de la Babote pour réaliser des observations du ciel. Après la révolution française, l'académie est dissoute et les instruments deviennent la propriété de la ville de Montpellier qui les remet à la faculté des sciences de Montpellier en 1811. Les étudiants et professeurs utilisent alors ces instruments pour leurs observations et leurs travaux pratiques.
Conserver ces objets anciens nécessitent un ensemble de tâches multiples et variées : les installer dans des lieux de stockage adaptés, surveiller que la température et l'humidité soit les plus stables possibles pour leur meilleure conservation, les dépoussiérer si nécessaire, les documenter et retracer leur histoire, les valoriser à travers des expositions, animations, publications. Un travail à cheval entre celui de Mrs Doubtfire, de Sherlock Holmes, de Lois Lane et de Mickey dans son parc. Mais laissons la souris pour en revenir à nos moutons.
Notre enquête nous fait voyager au XVIIIe siècle, plus particulièrement en l'année 1730, lorsque le fabricant Cadot réalise un quart de cercle mobile de 17 pouces (attention ne cherchez pas 8 personnes pour aligner vos pouces et les leurs pour vérifier la taille de l'appareil. Un pouce est égal à 2,54 cm. Vous pouvez désormais faire le calcul.). L'instrument est livré à Montpellier. En fouillant dans nos petits papiers et surtout dans nos ordinateurs, nous retrouvons quelques indications de nos prédécesseurs : " Pourrait être le N°4 de l'inventaire de l'Observatoire de Montpellier (La Babote) en 1793 et serait alors celui acquis par le Marquis de Montferrier pour la levée de la carte du diocèse puis donné par lui à la Société Royale des Sciences de Montpellier et qui était à la Babote en 1745 (Thèse J-M Faidit) ". Néanmoins, plusieurs quarts de cercle sont présents dans cet inventaire. De nouvelles recherches et de nouveaux travaux sur cette collection laissent à penser que la vérité est ailleurs. C'est là qu'apparaît la personne de François Xavier Bon de Saint Hilaire (1678-1761). Ce notable montpelliérain participe à la fondation de la société royale des sciences de Montpellier en 1706 ainsi qu'à l'enrichissement des collections scientifiques de ce cercle, notamment par l'achat de matériel scientifique nécessaire à la réalisation d'expériences et d'observations. Les petits papiers et les archives de François Xavier ou FX pour les intimes font mention de l'achat d'un quart de cercle aux caractéristiques très proches de celui conservé dans le collections.
Mais alors alors alors qu'elle est la bonne hypothèse. Pour l'instant, l'histoire ne le dit pas. Mais peut-être que dans le futur de nouveaux documents nous permettront de mieux connaître ce qui se cache derrière cet instrument... Que sera, sera, whatever will be, will be !
Et Jean Ranc dans tout ça? Bien joué petit scarabée ! Il y en a qui suivent malgré les dédales de l'histoire. Et bien disons que pour ne pas spoiler toute l'exposition, un collectionneur sachant collectionner doit savoir collectionner en tous sens : instruments scientifiques, tableaux (de Jean Ranc) et autres curiosités. Tout l'esprit du siècle des lumières, du plus petit des nobles au roi soleil !
Pour en savoir plus :
Jean Ranc, un montpelliérain à la cour des rois
Du 25 janvier au 28 juin. Du mardi au dimanche, de 10h à 18h.
Musée Fabre, 39, boulevard Bonne Nouvelle
34000 Montpellier - France
Tramway lignes 1 et 2 station Comédie / lignes 1, 2 et 4 station Corum.