OSNIllumination ! (Réponse)

Et voilà, encore une fois, nous avons brûlé la chandelle de notre histoire par les deux bouts. Pourtant, elle était belle cette histoire. Je dirais même plu bella qu’una papaya ! Mais toutes les histoires ont une fin. Non, je plaisante, un nouvel OSNI en chasse toujours un autre. Nous nous retrouverons donc sur la toile rapidement et en attendant, roulements de tambour pour notre gagnant-e.

 

Félicitations petit-e génie ! Cet instrument est un MinION, commercialisé depuis 2015 par la société OXFORD NANOPORE Technologies. Cet appareil miniature est utilisé pour déchiffrer le séquence de l’ADN. Séquen-quoi ? Non, je ne parle plus Minion depuis un moment. Le séquençage consiste à déterminer l’ordre d’enchaînement des nucléotides, ces molécules organiques qui constituent les éléments de base l’ADN et de l’ARN (et celui-là vous en avez entendu parler en ce moment).

Ce petit appareil de séquençage de 3ème génération utilise des nanopores, de tout petits canaux protéiques qui forment des trous dont le diamètre est de quelques nanomètres (ils sont très très très fins). Ces nanopores sont intégrés dans une membrane résistante électriquement, sur laquelle un courant électrique est appliqué. Lorsque une molécule d'ADN ou d'ARN passent au travers des nanopores, ils provoquent une perturbation du flux d'ions spécifique qui est analysée et permet de déterminer la succession des nucléotides  A, T, G ou C des molécules en transit. Pour cela, le Minion renferme une flowcell ou 'cellule de dépôt' qui contient 2056 nanopores, un capteur qui détecte les signaux électriques et un circuit intégré spécifique pour analyser ces signaux. L’échantillon à analyser est déposé sur cette cellule, puis l’appareil est relié à un ordinateur qui peut alors analyser l’échantillon et déterminer en temps réel la séquence grâce à un logiciel spécifique. Sa petite taille permet de l’utiliser aussi bien en laboratoire que sur le terrain pour des analyses dans le domaine de la microbiologie, de la métagénomique, etc. aussi bien pour des analyses partielles de séquences d'ARN ou de d'ADN que pour le séquençage de génomes entiers, comme ceux des virus. Les chercheurs peuvent ainsi étudier leur apparition, leur origine géographique, leur propagation, leur diversité etc.

Cet appareil est utilisé au sein du laboratoire DGIMI (Diversité, Génomes et Interactions Microorganismes-Insectes) (INRAE/UM) pour étudier la diversité des virus associés aux insectes et au sein de l'équipe Aquaculture, Biodiversité, Santé de l'ISEM (Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier) (UM/CNRS/IRD/CIRAD/INRAP/EPHE) pour étudier l'évolution et l'émergence des herpèsvirus de poisson. Il est également utilisé dans les enseignements mutualisés des Masters IMHE et Bioinfo dans le cadre du projet pédagogique innovant BILL. 

Pour en savoir plus : sur l'instrument , sur son fonctionnement ou sur le projet BILL.