ET PAF #3 : Gare au gorille !

 

Hello les petits loups ! Vous nous attendiez et nous voilà pour la troisième édition de ET PAF. Mais avant de s’amuser, place à la connaissance. Minute culture : au XIXe siècle, étudiants et élèves n’ont pas Internet. Mais bien sûr me direz-vous ! Pas d’ordinateur, pas de facebook, pas de télétravail ni même le moindre twitter ou Instagram. Ô rage ! Ô désespoir ! Mais comment faisaient-ils pendant le confinement ? Hé, hé ! Comment faisaient-ils tout court ? Les livres, mes chèr(e)s ami(e)s et ce n’est pas tout. Bon nombre de magasins se mettent à réaliser du matériel scolaire avec des techniques particulières. Ah oui, mais quoi ? Pour le savoir, faisons un petit tour dans les secrets de fabrication de quelques-unes de ses maisons !

Plusieurs entreprises et artistes / artisans se distinguent par leur création et leur inventivité. Nous n’allons pas faire une liste longue comme le bras. Non, non, non. Ne vous inquiétez pas ! A Montpellier, la faculté de sciences où s’enseignent l’astronomie, la botanique, les mathématiques, la minéralogie, la physique, la zoologie, et la faculté de médecine achètent du matériel pour les besoins de leurs étudiants.

Elles font appel à plusieurs fabricants français comme la maison Deyrolle fondée en 1831 notamment pour acheter des posters sur la faune et la flore. Ce magasin spécialisé dans la vente de fossiles, d’insectes et d’animaux naturalisés, existe toujours à Paris.

 

 

 

Quelques exemples de posters ou planches pédagogiques conservés à l'Université de Montpellier

 

Les facultés de Montpellier achètent également de nombreux modèles pédagogiques du Docteur Auzoux (1797-1880). Louis Jérôme Thomas Auzoux obtient son diplôme de docteur mais se dirige vers la fabrication de modèles pédagogiques humains, animaux et de plantes, en taille réelle ou agrandie – des sortes de puzzle en 3D – pour créer son entreprise. Ces objets sont en papier mâché composé de terre, blanc de meudon, colle de farine, filasse hachée, morceaux de papier, poudre de liège, coquilles. Une recette plus compliquée que celle que nous avons l’habitude de faire mais plus résistante. Ces objets ont aujorud’hui, pour la plupart, plus de 150 ans. La pâte est installée dans un moule mis sous presse : des centaines de kilos de pression afin de bien former la pièce. Une fois sèche, les ouvriers ajoutent les détails avec des fils de fer, de la peinture, du vernis, etc… Chaque pièce est assemblée pour former un modèle qui peut parfois contenir plus d’une centaine de parties. L’Université de Montpellier possède plus d’une centaine d’objets en papier mâché du Docteur Auzoux consacrés à l’étude du corps humain et des animaux. En revanche, il n’y a aucune trace de l’achat de modèles de plantes ou de champignons.

 

   

 

Les modèles pédagogiques du gorille, du hanneton et de l'homme du Docteur Auzoux conservés à l'Université de Montpellier ©© Photo Jean-François Peiré - DRAC Occitanie 

 

D’ailleurs, un autre fabricant s’est spécialisé dans les modèles en 3D de plantes. Il s’agit de la famille allemande Brendel. Fabriqué par Robert (1821-1898) et son fils Reinhold (1861-1927), ces modèles composés de papier mâché sont vendus dans les universités européennes comme à Lille. Cette famille réalise une série de 200 modèles de plantes, agrandies, afin de comprendre leur anatomie et de percevoir des détails invisibles à nos yeux.

Une autre technique, plus rare et plus technique, consiste à représenter les plantes et certaines espèces d’invertébrés marins dans un matériau fragile, le verre. Cette technique a été développée par les verriers originaires de Bohême, Leopold (1822-1895) et Rudolf (1857-1937) Blaschka. Spécialisés dans la réalisation de bijoux, Leopold découvre fortuitement l’Amérique pour des questions de santé. Son goût pour la nature le conduit à reproduire des espèces qui lui sont inconnues dans un matériau qu’au contraire il maîtrise parfaitement. Le rendu très réaliste des veloutés des végétaux et les coloris subtils à taille 1 ou agrandi leur vaut un contrat d’exclusivité avec l’Université américaine de Harvard pour laquelle père et fils produisent 4300 modèles, toujours conservés.

D’autres techniques existent pour reproduire la nature : plâtre, cire, tissus, bois, etc…

Pourquoi, nous vous parlons de ça aujourd’hui. Parce que toi aussi, tu peux devenir aujourd’hui un artiste en créant un modèle de ton choix grâce à la Haute École de Arts du Rhin, HARE, et Camille Fiore, illustratrice diplômée de l’atelier de Didactique visuelle qui a réalisé des paper toys - c’est aussi un cours d’anglais – des jouets de papier ou constructions en 3D inspirés des fabricants mentionnés ci-dessus. Plusieurs modèles sont inspirés de ceux de l’Université de Montpellier comme l’écorché d'homme et le gorille du Docteur Auzoux. L'écorché du cheval et le hanneton s'inspirent des collections du musée vétérinaire de Maison-Alfort, la fleur de cholza de l'institut de botanique de la faculté de la Vie de l'Université de Strasbourg et la méduse des collections du musée zoologique de la ville de Strasbourg. Ah, oui dernière petite chose car je l'entends déjà susurrer dans mon oreillette : c'est quoi un écorché? C'est une représentation d'un homme ou d'un animal sans sa peau. Les étudiants pouvaient alors étudier l'anatomie des espèces présentes sur Terre.

Pour cette activité, il te faudra donc :

  • Du papier de plus de 110g (si tu n'as pas fouille ta poubelle de recyclage)
  • Un ciseau
  • De la colle
  • Une imprimante
  • Petite astuce : prévoir du fil de pêche et une aiguille pour percer le sommet de la méduse et du hanneton pour pouvoir les suspendre!

Les instructions et le niveau sont indiqués pour chaque modèle. A toi de jouer !

 

 

 

Pour en savoir plus :

Sur la maison Deyrolle

Sur le musée vétérinaire de Maison Alfort

Sur les modèles Brendel de l’Université de Lille

Sur les modèles Blaschka (et en plus, tu vas continuer de travailler ton anglais, ne me remercie pas!) et une page en français (parce qu'on est sympas)

Sur la Haute-École des Arts du Rhin et Camille Fiore

 

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