Mannequin un jour, mannequin toujours! (Part Two)

Les modèles pédagogiques du Docteur Auzoux : deuxième ! Afin d'occuper vous longues journées au coin du feu en cette période de vacances, le Service du patrimoine historique vous propose de découvrir une seconde histoire sur ces objets. Si vous avez raté notre précédente actualité, jetez-vous sur le gorille (enfin, sur la lecture de l'histoire du gorille) ! N'oubliez pas l'exposition "Prodiges de la nature, les créations du docteur Auzoux (1797-1880). Collections de l’Université de Montpellier" se tiendra du 1er février au 9 avril 2017 à l'espace Dominique Bagouet, en partenariat avec la ville de Montpellier.

MANNEQUIN D’HOMME, MODÈLE RÉDUIT – 1887

Carton-pâte, métal, fibres végétales

39x28,5x139 cm (hauteur avec socle)

UM.FDE.MTP.6 – Inscrit MH le 30/07/2013

Faculté d’éducation de l’Université de Montpellier

 

Si la précision et la technicité du grand mannequin d’homme de Louis Auxoux sont saluées dès 1830 par la communauté scientifique, son prix élevé de 3.000 F freine les ventes [1]. En 1837, Auzoux décide donc de créer un modèle d’homme de 116 cm de hauteur, tout aussi complet que la version originale, mais trois fois moins onéreux. En 1843, il ajoute à son catalogue un mannequin de 82 cm proposé à 500 F et un autre de 55 cm au prix de 250 F. Ces deux derniers modèles présentent une anatomie simplifiée et sont destinés aux chirurgiens afin qu’ils puissent se remémorer rapidement l’organisation du corps humain avant une opération [2]. Grâce à ces nouveaux modèles, chaque établissement est désormais en mesure d’acquérir cet objet. Les ventes augmentent alors de manière significative.

 

Le mannequin d’homme conservé à la Faculté d’éducation de l’Université de Montpellier est un modèle réduit de 116 cm. Son inscription à l’encre sur l’extérieur de sa cuisse droite « Anatomie du Docteur Auzoux 1887 » laisse à penser qu’il a été acquis à cette date par l’École normale d’instituteurs. Son achat s’inscrit pleinement dans les méthodes pédagogiques appliquées à la fin du XIXe siècle comme le musée scolaire et la leçon de choses. Il est fixé sur une potence métallique au niveau du pied gauche afin qu’il puisse être étudié sous tous les angles. Chaque élément du sujet se démonte, de la peau jusqu’aux os, suivant la même méthodologie que celle du grand modèle [3]. Le tableau synoptique correspondant n’a malheureusement pas été retrouvé.

 

Les manipulations répétées et les nombreuses années d’oubli ont laissé des dommages importants sur ce mannequin comme des lacunes étendues de polychromie et l’arrachement de certaines extrémités. Il n’en reste pas moins l’une des pièces majeures des collections de la Faculté d’éducation.

 

Cet article a été rédigé par Noémie Aumasson-Miralles, chargée de collections muséales au Service du patrimoine historique de l'Université de Montpellier.



[1] Motel Jean-Jacques, L’anatomie clastique et le Musée de l’écorché d’anatomie du Neubourg, Jean-Jacques Motel, 2004, p.18.

[2] Degueurce Christophe, Corps de papier : l’anatomie en papier mâché du docteur Auzoux, La Martinère, Paris, 2012, p.39.

[3] Auzoux Louis, Anatomie clastique du Dr Auzoux : tableau synoptique de l’homme classique complet, Didot frères et Cie, Paris, 1857.